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Des origines du Karate :

Les lointaines origines du karaté dans sa forme la plus ancienne sont finalement assez ambiguës. Deux hypothèses sont à retenir néanmoins.

La première veut qu’au 15ème, un maître chinois du nom de Kushankûn, accompagné de ses disciples vînt à Okinawa (petite île tropicale à l’extrême sud du Japon)  enseigner une forme de boxe chinoise ; ceci coïncidant avec une période ou l’île et le Japon plus généralement avait une haute estime de la culture chinoise, qui par ailleurs a incontestablement influencé l’identité national du pays du soleil levant.

L’autre théorie affirme que, quand les îles Ryûkû furent envahies par les troupes du célèbre clan Satsuma, au cours de la 14ème année de l’ère Keichô (1609), toutes les armes furent confisquées, ce qui stimula l’élaboration de techniques de survie à mains nues, ou détournant l’usage d’outils agricoles ; chacun sait que le fléau ou nunchaku est initialement un outil servant à battre le blé. Cette dernière hypothèse concernant l’origine du Karate-do confirme une théorie à laquelle j’adhère avec conviction, l’élaboration et/ou l’étude
d’un art martial est stimulée lorsqu’il y oppression, qu’elle soit physique ou mentale.
Pour clore ce chapitre, deux informations sont finalement incontestables, Okinawa en est le berceau, et le karate, tel qu’on le connaît aujourd’hui est relativement récent, puisqu’il est apparu au début du 20° siècle, mais le deuxième chapitre ci-après en traite, justement.

Le Karate moderne :

La fin du 19ème siècle a vu le Japon se modifier profondément et radicalement, ceci coïncide avec le début de l’ère Meiji, autrement dit lorsque le Japon a quitté la féodalité, lorsqu’il s’est lancé dans une course à l’occident, autrement dit lorsqu’il a peu à peu perdu son identité nationale, son éthique.
Tout naturellement, les arts martiaux, n’ont pas échappé à ce profond changement : l’enseignement secret et « de maître à élève » a laissé place à un enseignement dit « de masse ». Une plus grande partie de la population a pu avoir accès aux bienfaits de la pratique martiale, non sans une certaine édulcoration et un abandon des entraînements intensifs du Japon féodal, condition sine qua non pour que chacun puisse y avoir accès.
Concernant le Karate, l’on doit les kata tels qu’ on les connaît aujourd’hui à Anko Itosu, sensei du célèbre Gichin Funakoshi, considéré à tort comme le fondateur du Karate, non pas que son travail est moindre, il a laisser sa vie de famille à Okinawa pour diffuser le Karate à Tôkyô, dans un premier temps, mais c’ est bien son maître qui a élaboré les kata « pinan » (ancêtres des « heian » du Shotokan), en y incluant des frappes à poing fermé notamment.
Enfin le dernier profond changement des arts martiaux est assez récent, il s’agit de ce que j’appelle le «Karate spectacle »  et le « Karate sportif ». L’on doit cet appauvrissement à la société occidentale, en éternel quête de profit, d’apparence visuel et de culte de l’ego.

De l’utilité du Karate :

Ma qualité de plume ne permettant pas de rendre ce chapitre suffisamment éloquent, je le confie à Ginchin Funakoshi lui même, en citant un passage de son excellent « Karate Jutsu » que je vous invite à lire.

La faiblesse s’immisce à l’ombre de la culture comme le spectre de l’orage s’étire à l’ombre d’une journée ensoleillée. La paix et le déclin sont communs à toutes les époques ; et tout comme la lumière et l’ombre (le yin et le yang) sont des principes naturels de l’univers, les arts littéraires et les arts martiaux doivent avancer main dans la main, et ne jamais être séparés. Lorsqu’il se prolonge le beau temps apporte une fausse sensation de sécurité, et il devient impossible d’échapper aux ravages du vent et de la pluie quand finalement ils surviennent. L’essence réside simplement dans le fait d’être prêt.
Garder en tête que la guerre peut survenir même en temps de paix, s ‘ éduquer de manière honnête- ses attitudes sont le reflet de l’esprit et de la nature particulière des Japonais. Ne pas attendre les efforts des autres mais prendre plutôt l’initiative est caractéristique d’un tempérament peu répandu ailleurs, mais c’ est quelque chose que les Japonais ont perçu comme la meilleure manière d’être.
Le pays est en paix, et la société continue d’avancer au point où les lances et les sabres vont pouvoir être remisés. Il est maintenant tant de passer à un art martial raffiné qui ne nécessite plus que l’usage des mains nues et des poings vides pour discipliner le corps et se défendre –il s’appelle Karate.

De l’importance de l’ entrainement répétitif et zélé :

Comme l’a si bien énoncé le chapitre précédent, l’essence réside dans le fait d’être prêt pour la guerre, dans le sens très large du terme. Un seul et unique chemin est alors possible : l’endurcissement, qui n’est possible qu’en s’astreignant un entraînement rigoureux, répétitif et zélé justement.
Des gens s’étonnent, lorsqu’ils assistent à des entraînement, de voir les Karateka répéter inlassablement les même gestes. Mais c’ est le fondement même de l’étude d’une discipline, le menuisier a exercé sans relâche avant de pouvoir prétendre à la fabrication d’un meuble, et le pianiste ne compte pas ses longues heures de gammes.
C’ est l’unique manière d’inscrire un savoir-faire, une technique dans le cerveau reptilien, par opposition au cerveau de réflexion, qui freine l’exécution parfaite d’un geste. J’aimerais rappeler également que le terme « kung fu » se traduit par « accumulation de temps et de travail ; traduction qui nous offre la deuxième condition à l’étude juste des arts martiaux : la patience.
Je reconnais cependant que c’ est une théorie sans doute difficile à comprendre dans nos société dites civilisées extrêmement superficielles ou le marketing ultra agressif exerce une dictature sans précèdent du « tout, tout de suite, sans efforts », ou encore du plaisir et du bien être matériel. Mais une fois le néophyte « mis dans le bain » de la pratique du karate, c’est le cercle fructueux, et l’entraînement devient une nécessité absolue, une hygiène de vie, voire, par la suite, un mode de vie. Les bienfaits sont si nombreux ! Et ce serait finalement inutile et maladroit de les vanter et de m’étendre d’avantage, la pratique est le socle du karate, la théorie ne servant qu’à accompagné un individu à l’entrée de la Voie.

Je suis fermement et intimement convaincu que la pratique du karate métamorphose le corps et l’esprit, et, en cela, est capable d’améliorer la qualité de vie.

Karôshi